C’est avec une infinie tristesse que la blogosphère, la société civile et les confrères journalistes ont appris le décès de Lina Ben Mhenni le matin de ce samedi 27 janvier 2020, à l’âge de 36 ans. L’activiste de la société civile s’est éteinte après un long combat contre une insuffisance rénale dont elle souffre depuis plusieurs années. C’est ce qu’ont affirmé ses proches. D’ailleurs, depuis plusieurs semaines, l’état de santé de Lina Ben Mhenni s’est détérioré.
Blogueuse et cyber-dissidente chevronnée, la jeune activiste a surtout fait parler d’elle en 2011, suite au soulèvement populaire qui a conduit à la chute de l’ancien Président de la République, Zine El Abidine Ben Ali et de son régime dictatorial.
Elle était parmi les principaux activistes ayant rapporté ce qui s’était passé durant ces semaines de troubles et de turbulences populaires, alors que la désinformation faisait rage. Sur son blog – A Tunisian Girl -, elle diffusait des photos des opérations policières où des manifestants étaient blessés.
Lina Ben Mhenni est aussi l’histoire d’une jeune femme remarquable, issue d’une famille moyenne, mais dont la soif de liberté, l’humanisme et la détermination ont fait d’elle l’une des perles de la blogosphère tunisienne. Née le 22 mai 1983, la blogueuse a étudié aux Etats-Unis entre 2008 et 2009 dans le cadre du programme Fulbright. Elle enseignait, aussi, la langue arabe à l’Université Tufts, non loin de Boston aux Etats-Unis.
La montée exceptionnelle de son blog après les événements de 2011 lui a valu le titre de la “Voix de la révolte tunisienne”.
La blogosphère, la presse et la société civile pleurent la disparition de leur enfant prodige ce lundi 27 janvier 2020 qui n’est autre que l’anniversaire de l’adoption de la Constitution Tunisienne de 2014 – aussi discutable soit-elle -. Un hasard ? Paix à son âme.