Il est indéniable que la digitalisation accélérée des services a permis d’améliorer considérablement la qualité de vie. Mais le prix à payer risque d’être plus cher qu’anticipé auparavant : le numérique est devenu le champ d’une guerre mondiale à ciel ouvert.
La Tunisie dans tout cela ? Le bilan est, le moins que l’on puisse dire, mitigé. Car la Tunisie n’occupe plus sa position de leader parmi les pays de la région en termes de cybersécurité. D’ailleurs, le pays a perdu 36 places dans le Global Cybersecurity Index établi par l’Union Internationale des Télécommunications, a rappelé Anouar Maarouf, Ministre des TIC et de l’Economie Numérique.
Maarouf avait pris part dans une conférence tenue ce matin au siège du ministère pour présenter la Stratégie Nationale de Cybersécurité. Le ministre a été accompagné de Mohamed Salah Hamdi, Conseiller à la Sécurité Nationale du Président de la République.
Le ministre a attribué la chute vertigineuse qu’a connu la Tunisie dans le classement de l’UIT à deux facteurs clés: l’absence d’une stratégie nationale de cybersécurité publique et la faiblesse du cadre légal régissant la cybersécurité.
Les objectifs de la stratégie
Cette stratégie vise à diriger et gérer le cyberespace national, en identifiant les parties impliquées et en soutenant la coordination entre elles, a souligné Ahmed Chabchoub, Directeur des Systèmes d’Information au Ministère des TIC et de l’Economie Numérique et Secrétaire Permanent du Comité de la Sécurité des Communications et des Données.
Elle vise aussi à prévenir les cybermenaces et à améliorer la résilience du pays face à ces menaces en renforçant les capacités nationales, en accélérant la sensibilisation et en protégeant les infrastructures d’informations vitales. Parmi les objectifs de cette stratégie, Chabchoub a également évoqué la garantie d’un environnement numérique sécurisé.
Pour atteindre ces objectifs, la stratégie mise sur 5 axes principaux, y compris la mise en place de stratégies sectorielles de cybersécurité, l’amélioration du cadre juridique et réglementaire, le renforcement des compétences, la promotion de la culture de la cybersécurité ainsi que la maîtrise des normes et des technologies en relation avec la sécurité digitale.
“La vision de cette stratégie est que l’État Tunisien soit en mesure de prévenir les cybermenaces et de faire preuve de résilience en s’appuyant sur les capacités nationales, en dirigeant et en gérant le cyberespace national, en soutenant la confiance numérique, en promouvant la coopération internationale et en obtenant un leadership dans le domaine numérique”, a affirmé Chabchoub.