l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales de Tunis (ESSECT), et ses partenaires ont organisé le vendredi 1 novembre une conférence intitulée “D’un savoir-faire ancestral à un produit de luxe: comment valoriser la Tunisie ?”.
L’événement a été rehaussé par la présence de Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises, de Olivier Poivre D’arvor, ambassadeur de France en Tunisie, de Mourad Fradi, associé du Cabinet Mazars et président de la Chambre tuniso-italienne du commerce et de l’industrie, ainsi que d’autres professionnels dans le domaine du LUXE en Tunisie.
Cette rencontre était l’occasion d’échanger avec les différentes parties prenantes, telles que les entrepreneurs , les investisseurs, les incubateurs , les professeurs et les étudiants afin de dissiper le flou autour du Luxe. Certaines marques tunisiennes, chacune dans son domaine, ont pu exceller dans un environnement où l’exigence et la perfection sont de mise .
Ouvrant le bal de la rencontre, Slim Feriani le ministre de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises s’est référé au secteur textile et habillement, estimant que la Tunisie est une référence en matière de qualité et de savoir-faire. « Ce n’est pas par hasard que les plus grandes marques mondiales fabriquent leurs produits dans des usines tunisiennes, avec un capital humain tunisien (‘made in tunisia- by tunisians’)’, lance-t-il. ‘Le secteur de textile et d’habillement demeure non seulement un des secteurs stratégiques mais aussi d’avenir pour l’industrie manufacturière, locomotive de notre économie. Celle-ci représente 17% du PIB , 20% de la main-d’œuvre et 90% des exportations. ‘ a t-il ajouté.
Grâce à la digitalisation et au développement des nouvelles technologies, le luxe ne concerne plus que des petites communautés mais s’adresse désormais à une clientèle hétérogène et internationale. Olivier Poivre d’Arvor, dira sans complexe aucun que parler du secteur du luxe aujourd’hui relève de la décence. ‘Le luxe ne s’oppose pas à la nécessité, le luxe est nécessaire. Il y’a dans chaque femme, dans chaque homme et dans chaque consommateur, un besoin de distinction…’, a martelé l’ambassadeur. Le secteur de luxe a contribué à faire rayonner l’image haut de gamme de la France dans le monde et ceci est possible également pour la Tunisie.
Les intervenants ont mis en relief l’importance de la volonté et du courage pour accéder au palier du luxe. Riadh Bouaziz – Fondateur et PDG de RKF-Luxury Linen, une marque de linge de maison de luxe qui est aujourd’hui présente dans 77 pays dans le monde, a affirmé que l’histoire démarre par l’envie, la volonté de réussir, de créer quelque chose de complètement innovant et inexistant sur le marché. Passionné d’hôtellerie de luxe, Riadh trouvait paradoxal de louer des chambres à des prix exorbitants mais qui sont dotées de parures de literie communes. ‘Il est absurde que dans des hôtels de luxe la bouclette de l’éponge s’étire, c’est de là que j’ai fait mon propre pari de créer la première boucle intirable, c’était le challenge .’ a t-il réclamé.
Dans le même secteur, celui du textile, la co-fondatrice et la gérante de la marque Skila, Malek Hamza Labaied a fait part de son expérience. Pour Malek, le challenge était de développer le savoir-faire de sa région, Mahdia, en matière de tissage de soie artisanale, et de lui attribuer une touche d’innovation et le présenter d’une meilleure façon afin de le positionner comme un produit de luxe.
Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration a eu à modifier la façon dont les offres et services sont représentés. Mouna Allani Ben Halima, CEO de l’hôtel La Badira, rêvait de créer un nouveau produit qui soit différent de ce qui existait dans le paysage hôtelier. ‘On voulait s’aligner au nouveau souffle de l’après-révolution tunisienne’, a affirmé Cyrine Boussena Allani, directrice de communication de La Badira. Aujourd’hui la Badira s’impose dans un tourisme qui était considéré comme un tourisme de masse et hyper concurrentiel ‘. a-t-elle ajouté.
La filière agroalimentaire représente un des secteurs industriels moteurs de l’économie tunisienne. Marwa Kanzari, PDG Huile d’olive Kanzari a été présente lors de la conférence. Elle affirme qu’elle avait tout pour réussir, une bonne qualité de huile d’olive, une bonne équipe…. Elle a élaboré un design de packaging efficace et aujourd’hui elle exporte 20 000 tonnes d’huile d’olive conditionnée. ‘Mon produit se vendait de lui-même, de par sa bonne qualité et ses caractéristiques chimiques. C’était un produit exceptionnel. Il s’est positionné naturellement en un produit de luxe’. a t-elle réclamé.