Etat et Startup sont deux termes qui, au moins en Tunisie, ont peu de points en commun. Mais l’idée a été lancée en France. Le concept est simple : créer des startups, non pas en vue d’aboutir à des licornes et dégager des plus-values en Bourse, mais plutôt en vue d’améliorer les services publics.
C’est une excellente initiative que nous aimerions bien voir dans notre pays. Déjà, dans les longues files d’attente devant les guichets des administrations, les discussions ne tournent qu’autour d’idées capables d’améliorer les prestations. La touche des jeunes peut donner un nouveau look à des services publics et changer la perception des citoyens.
Le grand défi de l’administration tunisienne est la numérisation. Nous commençons déjà à voir les résultats de plusieurs programmes lancés depuis des années. Un grand pas a été franchi dans les services postaux, dans les hôpitaux et les recettes des finances. Le lancement de ces startups pourrait nous faire gagner beaucoup de temps.
De plus, l’appartenance à l’Etat pourrait faire de ces startups un grand laboratoire qui réunit les meilleurs éléments de nos universités et qui ne coûte absolument rien.
Autre potentielle retombée positive : ces startups seraient capables de bousculer une organisation rigide. Les équipes gouvernementales se sont succédé après la révolution sans qu’elles parviennent à briser cette lourdeur. Tous les efforts sont orientés vers la digitalisation.
Néanmoins, cette dernière ne pourra jamais réussir sans qu’un engagement réel de la part de tous les fonctionnaires ne soit observé. Changer par des notes de service et des circulaires n’a aucune valeur. Mais si cette transformation provenait de l’interne, via un nouvel état d’esprit initié par de jeunes startuppers, les mentalités pourraient bouger.
Par ailleurs, nous disposons déjà d’un grand projet qui s’appelle l’essaimage. Généralement, les meilleurs cadres sont concernés par cette démarche avec des projets d’envergure. Il est possible de trouver des complémentarités entre les entités issues de l’essaimage et les startups. Cela serait d’une grande utilité pour l’employabilité et la création de valeur.
Startup et État pourraient fonctionner ensemble. Toutefois, pour l’instant, ils ont le statut d’oxymore.