A l’occasion de la fête du 13 août, nous allons jeter un coup d’œil sur la présence des femmes au sein des Conseils d’administration des sociétés cotées à la Bourse de Tunis. Sur 82 entités, 40 affichent la présence d’au moins une femme dans leurs organes de prise de décisions. Le nombre total de ces femmes est de 66 seulement sur près de 800 administrateurs, soit une représentation inférieure à 10%.
Une grande partie de ces femmes ont eu ce poste grâce à leur présence dans l’actionnariat de la société, surtout dans les structures familiales. D’autres sociétés ont connu l’entrée de la gent féminine dans leurs conseils suite à l’ouverture du capital à un investisseur institutionnel. Il y a donc pas mal de techniciennes de la finance dans ces entreprises, ce qui apporte une vraie valeur ajoutée.
Parmi cette population, 18 femmes sont présentes dans des entreprises majoritairement détenues par l’Etat (9 sociétés). Elles présentent une moyenne de 2 administratrices par société, un ratio significativement plus élevé que celui des compagnies privées (1,5 femme/Conseil). La championne de la Bourse de Tunis reste la SOTRAPIL qui a 4 femmes au sein de son Conseil.
Mais à part le poste d’administrateur, quelques femmes se distinguent par des postes plus importants. Nous avons, actuellement, deux directrices générales (dont une par intérim) et deux présidentes-directrices générales. Trois de ces quatre sociétés sont des entités publiques (BH Bank, BH Assurances et Tunis Ré). La seule femme qui dirige une société cotée privée est Mme. MEZNI, la fondatrice de SAH.
En ce qui concerne les administrateurs représentant les petits porteurs, aucune femme ne jouit de ce statut. C’est en grande partie dû à la forte présence des hommes parmi les investisseurs individuels. Les femmes sont généralement présentes via des Comptes d’Epargne en Actions dont la gestion est accordée à un gérant.
Probablement, avec la nouvelle réglementation qui oblige les sociétés cotées à séparer les fonctions de directeur général et de président du Conseil d’administration, nous allons voir une plus grande présence des femmes. En attendant cela, seule une réglementation pourrait briser ce tabou. En Europe, les femmes occupent en moyenne plus 30% des postes d’administrateurs. En dépit de toutes les avancées, nous restons encore loin très des pays les plus avancées.En 2019, nous avons, malheureusement, besoin d’un coup de pouce des autorités pour un meilleur équilibre entre les deux sexes.