Pour alléger leurs structures et leurs charges, les entreprises commencent à prendre l’habitude d’externaliser certaines activités habituellement assurées en interne. Les services classiques généralement concernés par cette démarche sont la prospection de clients via les centres d’appel, la gestion de la paie, les ressources humaines, la livraison et la communication.
Une telle démarche permet d’atteindre plusieurs objectifs en même temps. Il y a un gain de temps incontestable à allouer des tâches plus stratégiques et qui concernent le core business de l’entreprise. Les activités sous-traitées seront accomplies par des spécialistes, générant un gain en productivité et efficacité. La structure organisationnelle sera simplifiée avec l’orientation de toutes les ressources vers les métiers que l’entreprise développe.
Sur quelles bases prendre cette décision ? Le choix naturel serait les activités dont l’entreprise ne dispose pas des compétences nécessaires pour l’assurer en interne ou que son externalisation lui revient moins cher. Mais attention, le calcul du coût doit être élargi pour incorporer ceux d’opportunité. En fait, l’entreprise pourrait créer plus de valeur si elle affectait une ressource à une autre activité et externalisait celle qu’elle assure actuellement. L’organisation de l’entreprise est également un facteur à prendre en considération. Pour une boîte de quelques centaines d’ingénieurs, la gestion de la paie serait un vrai casse-tête qui nécessite toute une équipe. La sous-traitance s’impose.
Si l’entreprise ne réussit pas cet exercice, les conséquences seront désastreuses. Pour éviter les dérapages, la démarche suivie doit être bien réfléchie, avec une identification claire des besoins et un processus rigoureux de choix des prestataires de services. Avec les avantages fiscaux liés à la création d’entreprises, pourquoi ne pas penser à permettre à certains collaborateurs qui maîtrisent certaines activités de lancer leurs propres business et d’être leur premier client ? Cette approche est très bénéfique car elle élimine le risque organisationnel d’une part, et crée une motivation chez les autres collaborateurs qui vont tenter de réitérer l’expérience. Cela sans oublier les retombées positives sur la masse salariale. Le manager tunisien de 2019 doit profiter de toute niche qui se présente devant lui, en attendant des jours meilleurs.
Bassem Ennaifar