L’Association des Tunisiens des Grandes Ecoles vient d’entamer son cycle de rencontres ‘’Inspiring ATUGE’’ le 30 juillet 2019 avec un premier thème sur les choix de mobilité et les parcours diversifiés. Cette mobilité et cette polyvalence sont désormais nécessaires à la survie des patrons et à la pérennité de leurs entreprises.
Sur les champs de bataille, il est de notoriété universelle que les troupes les plus mobiles et les plus polyvalentes sont celles qui ont les meilleures chances de survie. En vérité, pas seulement sur les champs de bataille mais aussi dans le monde de l’entreprise dont le management s’inspire très largement des tactiques militaires. Et l’Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (ATUGE) vient de le signifier avec le témoignage de 3 Atugéens dont la carrière est jalonnée de choix de mobilité et de parcours diversifiés à la faveur de son cycle de rencontres ‘’Inspiring ATUGE’’.
C’est une preuve par l’exemple que l’ATUGE a demandé à ses 3 panélistes. L’énoncé de leurs parcours, truffés d’une mobilité qui leur a permis d’accumuler les compétences, justifie la défense de cette thèse.
Badreddine Ouali, président du réseau Entreprendre Tunisie et promoteur du projet Smart Tunisia, ne dit pas tout mais ce qu’il dit est édifiant : ‘’J’ai eu la chance de créer BFI, au tournant du siècle, puis j’ai créé Vermeg où nous fabriquons des logiciels vendus de New York à Sidney. Je participe aussi à des projets en Tunisie comme Smart Tunisia qui charrie 16 000 emplois. C’est extrêmement significatif pour moi, car il y a aussi le recyclage de 5 000 chômeurs par an…’’ Seulement, Ouali ne veut pas dire que les choses sont simples. Pour lui, ceux qui pensent que boucler un Business Plan suffit à percer doivent comprendre que les plus grandes réussites n’ont pas démarré avec de tels mythes mais à l’épreuve du terrain.
Ines Safi, chercheuse en physique quantique au CNRS, parle également de mobilité mais à un autre niveau : ‘’J’ai renoncé à une carrière d’ingénieur, même si c’était séduisant matériellement, pour mener des recherches. J’ai suivi les conseils d’un grand mathématicien tunisien et je suis allée aux USA et, finalement, je suis revenue et j’ai mené ma thèse puis mon doctorat en France. Mon domaine, c’est une passion : le monde de l’infiniment petit, le quantique, là où les règles de la physique classique ne s’appliquent plus.’’ Un autre genre d’entrepreneuriat, en vérité. Beaucoup de maths et l’inclination à apprendre toute la vie pour parvenir à se hisser au développement de modèles originaux qu’elle propose à la communauté internationale pour montrer de nouvelles approches. Elle enseigne également entre la France, la Tunisie et le Maroc. C’est loin d’être fini. Elle donne des conférences, bataille pour trouver des fonds pour des bourses à ses élèves tunisiens les plus brillants, elle s’investit, refusant de rester unidimensionnelle.
Fadhel Kraiem, PDG du Groupe Tunisie Télécom, a aussi son exemple à offrir à ceux qui croient qu’une seule voie suffit. Il nous parle de passion, de changement, d’apprentissage et d’adéquation : ‘’J’ai fait une carrière qui a commencé par l’informatique et qui a fini par les télécoms. J’ai travaillé sur les systèmes d’information et l’organisation ainsi que les processus. En 2010, j’ai rejoint Tunisie Télécom après un grand détour : 9 ans à Paris, 9 ans au Maroc, 9 ans en Tunisie.
Pour moi, 2011 a été un moment charnière avec une petite parenthèse en 2015 chez Monoprix pour revenir, en 2017, à Tunisie Télécom.’’
Rappelons que le cycle des rencontres ‘’Inspiring ATUGE’’, qui a démarré le 30 juillet avec Ines Safi, Fadhel Kraiem et Badreddine Ouali, se poursuivra le 6 août avec Olfa Maalej, Malik Chaâbouni, Mehdi Sethom et Skander Oueslati puis le 15 août avec Asma Aidi, Adel Torjmen, Karim Hajjaji et Elyès Ben Rayana.