Président de la République depuis le 31 décembre 2014, Béji Caïd Essebsi est décédé aujourd’hui, 25 juillet 2019. Il devient ainsi le premier président de la République Tunisienne à décéder en poste.
Béji Caïd Essebsi, de son nom complet Mohamed Béji Caïd Essebsi est né le 29 novembre 1926 à Sidi Bou Saïd. Avocat de formation, il s’agit de l’actuel et quatrième président de la République, en fonction depuis son investiture le 31 décembre 2014.
Fils d’agriculteur, Béji Caïd Essebsi a été marqué par les événements du 9 avril 1938, qui déclenchent le début de son militantisme et son intégration dans la jeunesse du Néo-Destour. Béji Caïd Essebsi a étudié le droit à Paris, où il devient vice-président de l’Association des étudiants musulmans nord-africains et membre actif de la résistance contre le protectorat français. Grâce au soutien de Habib Bourguiba Jr., il obtient sa licence, avant de regagner Tunis pour exercer son métier d’avocat.
Après l’indépendance, il a occupé le poste de Premier ministre du 27 février au 24 décembre 2011, de Président de la Chambre des députés de mars 1990 à octobre 1991, ainsi que de ministre des Affaires étrangères d’avril 1981 à septembre 1986, ministre de la Défense entre novembre 1969 et juin 1970 et ministre de l’Intérieur de juillet 1965 à septembre 1969.
Que prévoit la Constitution dans ce cas ?
Selon l’article 84 de la Constitution, la Cour constitutionnelle se réunit sans délai en cas de vacance permanente au poste de la présidence de la République, et en informe le président de l’Assemblée des représentants du peuple qui est investi sans délai des fonctions de président de la République par intérim, pour une période de quarante-cinq jours au moins et de quatre-vingt-dix jours au plus.
L’article 85 prévoit de son côté que le président de la République par intérim prête le serment constitutionnel devant l’Assemblée des représentants du Peuple, et le cas échéant, devant le bureau de l’Assemblée, ou devant la Cour constitutionnelle en cas de dissolution de l’Assemblée. Selon l’article 86, le président par intérim exerce les fonctions présidentielles, mais ne peut prendre l’initiative d’une révision de la Constitution, recourir au référendum ou dissoudre l’Assemblée des représentants du peuple. Toujours selon le même article, il ne peut également présenter de motion de censure contre le gouvernement.
Durant la période d’intérim présidentiel, il est procédé à l’élection d’un nouveau locataire du Palais de Carthage pour un mandat présidentiel entier.