Mettre en avant l’économie pour l’humanité : c’est ce plaidoyer, fruit d’une réflexion commune, qui sera présenté en septembre prochain aux Nations Unies par les organisateurs des États généraux d’Essaouira.
En tout 150 acteurs économiques se sont réunis à Essaouira non seulement pour travailler sur un plaidoyer, mais aussi pour définir les actions clés qui permettent l’engagement des entreprises pour la transition écologique et solidaire.
C’est ce new deal que Thinkers & Doers a choisi de débattre cette année à Essouira. Ils avaient pour mission de proposer aux entrepreneurs, aux entreprises, aux décideurs politiques et aux acteurs de la société civile, les perspectives d’une citoyenneté lucide, assumée et volontariste qui associera prospérité, créativité, progrès et sécurité dans un monde inclusif. L’objectif ultime étant de se tourner vers l’humain et vers l’environnement.
Se projeter vers le futur
Pour les participants, ils sont convaincus “ que les solutions se trouvent dans la croissance inclusive. D’où l’importance pour ces entreprises de changer d’alliances et de se projeter vers le futur.
“Nous savons désormais que les solutions du 20ème siècle sont les problèmes du 21ème siècle. Il nous faut enfin être modernes, entrer dans le futur pour le sauver. Les générations futures ne sont plus une belle image, ce sont nos enfants qui défilent dans les rues pour espérer vivre une vie décente”, souligne le plaidoyer.
Et de poursuivre: “Nos entreprises doivent changer d’alliances, pactiser avec le futur et rompre avec le passé. Les crises sociales et écologiques ont atteint une telle ampleur que nous devons créer des coalitions nouvelles. Nous vivons dans un monde global et horizontal, où des entreprises pèsent plus que des Etats, où des ONG communiquent plus que la télévision, où des individus influent par millions sur les mentalités. Nous avons besoin de tous ces moyens d’action pour initier un mouvement sans précédent, une mobilisation générale en temps de paix”.
Tout le long de l’événement, les intervenants ont mis l’accent sur l’importance d’acquérir de nouveaux marchés, et d’attirer des talents dans tous les secteurs.
Le numérique offre les opportunités
Aujourd’hui, le numérique offre, indéniablement, des opportunités. Cela dit, pour convaincre et séduire, il est important de mesurer et de vulgariser l’impact de la finance, de l’état de la nature, de l’attractivité des territoires, de l’efficience de la diversité humaine et de l’efficacité des technologies. Il est à la fois possible d’avoir une finance solidaire, une agriculture sans chimie, des communautés à taille humaine, des collectifs de travail reflets de la société.
Les données détiennent également la part belle dans ce plaidoyer favorisant ainsi le partage et le progrès social. Pour cela, les entreprises doivent revoir le dogme de la propriété exclusive et abusive dans un monde fini. Il n’est plus question de permettre la spéculation, le secret et la destruction dans la gestion des ressources. “Nous devons apprendre à créer de la valeur à partir du partage, de l’accès et de la transparence, qu’il s’agisse de logiciels, de logements, de semences, de recherche ou de matières premières”.
Pour les signataires du plaidoyer, la citoyenneté des entreprises passe par de nouveaux biens communs à exploiter et à respecter ensemble, par des partenariats inédits entre le public et le privé.
Et pour finir, le temps fort est de passer d’une multitude d’idées à une affluence d’actions…s’il n’est pas trop tard déjà !
Ils concluent: “Pour durer, séduire ou produire, nos entreprises doivent incarner chacune à sa façon le progrès social. Rien n’est acquis, nous ne sommes pas infaillibles, la conscience de l’urgence peut nous amener à faire bloc et à changer d’échelle, tout comme à chaque étape, elle peut nous paralyser. La voie est étroite, les délais serrés, nous avons besoin du concours de la société et des Etats pour atteindre la vitesse qui nous libérera d’un modèle de société en crise, et nous fera retrouver la confiance des générations futures.”