La semaine dernière était, par excellence, celle des levées de fonds par les startups qui opèrent dans la santé dans les quatre coins du monde. Il y a Doctolib, qui est une plateforme de réservation de rendez-vous médicaux, qui a levé la jolie somme de 150 millions d’euros.
La société a été valorisée à 1 milliard d’euros pour un chiffre d’affaires qui ne dépasse pas 60 millions d’euros. Dental Monitoring, qui propose une solution d’imagerie médicale et de suivi de patients destinée aux orthodontistes, a pu convaincre les investisseurs de mettre sur la table 45 millions d’euros. Synapse Medicine, propriétaire d’une plateforme d’assistance médicale pour médecins a levé 2,5 millions d’euros. Hellocare, créée en 2016 et spécialiste en télémédecine, a levé 2 millions d’euros. Il y a même une startup, Dr Milou, qui a pu obtenir 342 000 euros pour ses services de mise en relation entre vétérinaires et propriétaires d’animaux de compagnie.
S’il y a donc tout cet argent, c’est qu’il s’agit d’un secteur très prometteur. D’ailleurs, quelques mois auparavant, la Tunisie a enregistré une levée de fonds de 2 millions de dinars réalisée par la start-up Med.tn. Il s’agit de la première plateforme tunisienne spécialisée dans la mise en relation directe entre les patients et les professionnels de santé. La CARTE, l’assureur qui a mis sur la table ce montant avait parfaitement raison.
Le marché pourrait accueillir encore des acteurs, mais le secteur a besoin d’un coup de pouce réglementaire. En fait, le 11 juillet 2018, une loi consacrée à la télémédecine a été promulguée, définissant le champ de cette activité : établir un diagnostic d’une maladie, recueil d’un avis médical, surveillance ou suivi de l’état d’un patient, ou autres prestations et actes médicaux. Reste maintenant un élément clé pour le développement de ce business : le remboursement de ces actes par la CNAM. Le jour où cela sera décrété, nous pourrons parler d’une vraie révolution dans la médecine en Tunisie.