L’énorme retard accusé par l’Afrique en termes d’infrastructure s’est transformé, grâce au digital, en une terre fertile en opportunités.
Prenons l’exemple du secteur financier. En Afrique, seuls 27% disposent d’un compte bancaire, alors que plus de 80% des Africains sont munis d’un téléphone mobile. Ce paradoxe (apparent) a permis à l’Afrique de développer des solutions précurseuses de mobile payment et de fintech.
L’usage de la technologie a ainsi permis à l’Afrique d’accélérer le rythme de l’inclusion financière.
Ces avancées ne sont malheureusement pas équitablement distribuées sur tout le territoir africain. En Tunisie, par exemple, on s’attend toujours au développement d’applications de fintech qui permettraient à la large frange des non-bancarisés d’intégrer le système financier.
“La Tunisie doit jouer un rôle primordial dans la transition économique numérique et dans le domaine de la technologie financière numérique. Elle doit mobiliser tous les moyens pour devenir une plateforme pour la conquête de l’Afrique”, a indiqué le ministre de Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Ladhari.
Intervenant à l’occasion de la session inaugurale de SAIFI, Ladhari a souligné l’importance de la fintech pour le développement d’une économie digitale. “La technologie financière joue un rôle important dans la réduction du coût des prestations et l’amélioration de la qualité des services, ainsi que dans le gain de temps et la facilitation des procédures administratives”, a-t-il précisé.
Le ministre a également appelé à développer davantage les transactions de la finance islamique et à utiliser les nouvelles technologies, précisant que “les investissements dans la finance islamique à l’échelle internationale ne cessent d’augmenter pour atteindre des sommes considérables”.
Dans le même contexte, il a fait remarquer que la finance islamique et la technologie financière se présentent comme un mécanisme d’inclusion financière surtout dans le continent africain.
D’après lui, la technologie financière facilite, aussi, l’inclusion régionale, notamment dans la région maghrébine, le monde islamique et en Afrique, ce qui permettra d’impulser les investissements.
De son côté, la présidente de l’Association tunisienne de la finance islamique (ATFI), Amel Amri, a souligné que la culture de la finance islamique a fait des avancées importantes en Tunisie suite à la promulgation de la loi régissant cette activité et la mise en place de multiples produits de la finance islamique.
Elle a, cependant, fait remarquer que la part de la finance islamique dans le marché financier tunisien est restée faible ne dépassant pas 5%, alors que l’ambition des professionnels de cette activité est de la faire passer à 15%.
Pour sa part, le président de l’Union des banques maghrébines, Ahmed El Karam, a mis l’accent sur l’importance de l’utilisation des nouvelles technologies pour développer l’activité bancaire notamment vers l’Afrique.
Il a considéré nécessaire d’encourager la création de startups et de mettre en place un cadre juridique favorable au développement des technologies financières, notamment celles relatives à la finance islamique.
“La finance islamique constitue une source de financement complémentaire à la finance conventionnelle. Elle pourrait, par ailleurs, contribuer à attirer les investissements extérieurs en provenance des pays islamiques et asiatiques”, a-t-il conclu.