Ceux qui ont, aujourd’hui, la chance de disposer d’un emploi à plein temps, y consacrent, pratiquement, le tiers de leur quotidien.
Combien parmi eux, dans le secteur productif comme administratif, se sentent-ils épanouis dans leur vie professionnelle ? Il n’est pas rare d’entendre l’expression “Je vais à la corvée” émanant de ceux qui se rendent au travail et, ne pas aimer ce dernier, c’est synonyme de se lever, chaque matin, pour passer la moitié de son temps éveillé à n’être pas satisfait.
C’est que le monde de l’entreprise est toujours et encore largement perçu comme un lieu de rapports de force entre patrons et salariés. Alors certaines entreprises ont été amenées à repenser l’amélioration du cadre de travail de leurs salariés en adoptant des mesures, artificielles, comme l’installation d’une buvette dans une salle reculée, parfois lugubre et un distributeur de boissons (payant) ou d’un baby-foot…
Des dispositifs désuets qui ne correspondent plus aux besoins et attentes des travailleurs d’aujourd’hui. L’idée de veiller au bien-être des salariés sur leur lieu de travail a ainsi fait son apparition voilà quelques années, aux États-Unis, dans des entreprises de renommée, entre autres Google ou McDonald’s, avec la création du poste de CHO, Chief Happiness Officer en lieu et place de celui qui, auparavant, gérait les ressources humaines, le GRH!
La démarche consistait alors à mettre en place une gestion des ressources humaines plus intelligente afin de transformer l’entreprise en un lieu d’épanouissement et de liberté d’action pour ses occupants.
Là également, les startups, en Tunisie comme ailleurs, ont beaucoup à nous apprendre en matière d’optimisation des espaces pour favoriser la créativité, la productivité et le bien-être : en décloisonnant les bureaux pour créer des espaces confortables où personne n’a de place attribuée à l’avance.
De ce fait, la «recette» du bonheur au travail s’exprime en termes de liberté et d’engagement avec des responsables d’équipes qui passent du statut de chef à celui de leader et de facilitateur, permettant ainsi aux salariés une plus grande marge de manœuvre et d’initiatives (sous contrôle, bien entendu).
En somme, le bonheur au travail doit, au final, se penser en retour sur investissement visant à augmenter la rentabilité de l’entreprise, à diminuer les maladies professionnelles liées aux risques psychosociaux, à consolider les équipes et accroître les performances sur le marché. Et finalement à doter l’entreprise d’une haute réputation capable d’attirer les meilleures compétences.
Toutefois, il convient de ne pas verser, non plus, dans l’excès de paternalisme et d’orientation humanitaire qui n’est pas sans risque. L’ensemble de l’approche doit se faire dans le cadre d’une politique réfléchie et structurée en concertation avec les représentants du personnel.
Car si le bonheur au travail doit être perçu comme un objectif majeur à atteindre, il ne doit pas éluder le fait qu’il constitue également un facteur clé d’engagement et de productivité. De plus, une gestion du bien-être au travail, bien menée, génère également une culture d’entreprise très forte et des salariés plus responsables.
Qu’on se le dise, le bonheur au travail est vraiment à prendre au sérieux ! Travailler dans la joie, qui d’entre nous n’a pas souhaité entendre cette expression au cours de sa vie professionnelle ?