Comme tous les autres secteurs, le tourisme connaît lui aussi plusieurs mutations. Ces changements impactent directement le métier de l’hôtellerie. C’est dans le but de débattre ces changements que la deuxième édition du Tunisia Hospitality Symposium (THS) a été organisée le 27 novembre 2018 à l’Institut des hautes études touristiques (IHET). Détails.
« Il s’agit d’un événement pour critiquer et discuter du tourisme en vue de concentrer les efforts pour la prochaine génération et transférer l’éducation et la recherche vers cette industrie ». a déclaré Christian Buer, vice-doyen à l’université de Heilbronn.
Inspiré de l’expérience allemande, cet événement a été le fruit de l’organisation commune de l’Association internationale de l’hospitalité et du tourisme, l’université de Carthage, l’IHEC, l’IHET, l’ONTT, la FTAV, la FTH et avec un appui de la fondation Friedrich Naumann.
Le symposium en question est une occasion pour les acteurs de se rencontrer dans un salon d’emploi. Ceci dans le but de faire participer une trentaine de candidats formés, préalablement, aux soft-skills par des coachs certifiés, et de les mettre en contact direct avec des représentants d’agences de voyages, d’hôtels, de restaurants et autres. Networking, interactions et ateliers de formation, tout a été soigneusement préparé par les associations pour un meilleur déroulement de l’événement.
« Notre mission est de défendre le tourisme et de faire de ce secteur une activité durable » a indiqué Jabeur Ben Attouche président de la FTAV. De son côté, Khaled Fakhfakh, président de la FTH, a ajouté que ce genre d’échanges permettra de renforcer le volet qualitatif du personnel, le qualifiant de l’élément crucial du secteur touristique.
Pour Olfa Ben Ouda Souid, présidente de l’Université de Carthage, l’université doit travailler avec le monde socio-économique. En ajoutant qu’ : « On ne peut pas avancer tout en étant déconnecté du monde du travail, du besoin et de l’évolution de ce marché. L’université n’est pas là que pour délivrer des diplômes mais aussi pour être une locomotive pour le développement économique ».
Digitaliser c’est pérenniser
D’emblée, Slim Mesfar, spécialiste du tourisme digital et enseignant à l’IHEC, a déclaré que Dell et Institute of Future ont mené une étude qui a affirmé que 85% des métiers en 2030 n’existent pas encore. En ajoutant que : « Ces métiers sont reliés à la digitalisation et la transition digitale. Il s’agit d’une transformation de tout le business plan ».
Selon lui, il y a eu une métamorphose dans le comportement des professionnels du tourisme. Ce n’est plus les experts qui convainquent les acteurs de suivre cette vague de digitalisation. Mais ce sont les acteurs qui leur demandent de l’aide.
Unanimes, Khaled Aouij, CEO de Tunisie.Co et Mohamed Ali Midani, CEO de Digital cultural experience (DCX), affirment que les réseaux sociaux prennent de l’ampleur dans la vie du consommateur. « Avec Instagram ce sont des milliards de photos prises chaque mois. Aujourd’hui même avant de manger son plat, on le prend en photo » a renchéri Khaled Aouij. Pour lui, nécessité fait obligation et il faut à présent sortir du marketing classique.
Présenter d’une façon meilleure l’offre touristique est maintenant une affaire de la plus haute diligence. Le CEO de Tunisie.Co insiste sur le besoin de créer et de susciter aux étrangers l’envie de venir en Tunisie. En ajoutant qu’ « Il n’est plus question de proposer des packages mais de faire réellement vivre les expériences ». Pour les deux intervenants, le tourisme tourne autour de personnes et de expérience culturelle non pas autour des murs et ceci incite les touristes à revenir.
De son côté, le CEO de DCX a indiqué que les commentaires sur les sites de voyages comme TripAdvisor, influencent les prises de décision des touristes. Tout un travail de valorisation reste à faire, selon ses dires. Cette valorisation ne peut avoir lieu qu’avec le digital. « On peut aujourd’hui créer des intérêts chez les jeunes à travers la réalité augmentée et la réalité virtuelle » a-t-il ajouté.
De nos jours, les casques de réalité virtuelle permettent d’attirer, de faire la promotion de la destination et de faire vivre une expérience. Selon le fondateur de DCX, avec ce genre expérience il est possible de donner vie aux sites archéologiques. « On pourra rattraper le retard grâce à la digitalisation et offrir de véritables expériences culturelles digitales » a-t-il martelé.