La première édition de Tunisia communications days, organisée les 27 et 28 novembre 2018 par l’agence Iceberg, a levé le voile sur plusieurs problématiques spécifiques aux métiers de la communication. Il s’agit dorénavant d’une rencontre incontournable pour les professionnels du marketing et de la communication. Parmi les thématiques soulevées, la survie des médias traditionnels à l’ère du digital.
Les réseaux sociaux ont remis en question les pratiques institutionnelles du marketing et de la communication. Donald Trump s’est même désengagé du communiqué commun signé à la fin du G7 à travers un tweet…envoyé depuis son avion ! A l’heure de ce que l’on appelle le marketing 3.0 et le “consom’Acteur” tel qu’introduit par le gourou du marketing Philip Kotler, les enseignes n’ont d’autres choix que de suivre la mouvance et de conquérir le même terrain d’action. D’où le thème de cette première édition: “Communication: Enjeux, efficacité et innovations”.
Ces deux journées ont réuni un parterre de praticiens, professionnels et chercheurs dans le domaine du marketing de la communication, afin d’échanger leurs expertises. Neuromarketing, communication digitale, institutionnelle et corporative, nouveaux outils et supports de communication, relation entre marketing et communication, figurent parmi les thèmes qui ont été traités.
Exister sur Facebook devient un impératif !
6.8 millions est le nombre de comptes Facebook en Tunisie en octobre 2017 d’après une étude réalisée par Medianet, soit 61% de la population. La popularité de ce réseau social fait de lui un lieu propice pour toutes sortes de contenus : actualités, petites annonces, rencontres. Le temps passé sur le site a fait de ce dernier la plateforme préférée des entreprises pour interagir avec leurs cibles. A partir de 2017, le temps passé sur internet a largement dépassé la télé ainsi que tous les autres médias.
En Tunisie, les investissements publicitaires se font encore, dans leur grande majorité, dans la télévision, représentant plus de 60% du total des investissements. Sur internet, ils ne dépassent pas les 3%. Mais la tendance est en train de s’inverser avec le temps, constate Maher Rabeh, CEO de Digicom lors du panel dédié à la place des médias traditionnels à l’ère du digital. La télé accapare cette part car la population adepte du digital se situe dans la tranche d’âge des 15–30 ans. La majorité ne forment pas encore une population de décideurs, explique-t-il.
Pour Nizar Chaari, les chiffres importent peu. Le secteur est en perpétuel mouvement et “le marché n’est pas encore éduqué” souligne-t-il. “Les acteurs régionaux n’arrivent pas à accéder aux métiers de la com” ajoute Nizar Chaari. Un impératif s’impose, insiste-t-il. “Pour survivre, les médias n’ont d’autre choix que la convergence”. Aujourd’hui, une radio ou un chaîne de télé, c’est aussi un site internet, une page facebook et donc une production multimédia, explique-t-il.
“Facebook est un journal sans création de contenu, aujourd’hui il faut être très fort sur les réseaux sociaux car les télés et radios sont de plus en plus écoutées sur internet. Il faut aussi suivre la mouvance de facebook, donc s’attendre à des changements tous les deux mois !”
Mais l’infrastructure technique et technologique existante en Tunisie ne permet pas d’accélérer le passage vers le digital, explique Nizar Chaari, prenant l’exemple de la couverture nationale de la fibre optique. “Les USA ont dépassé la barre des 50% de publicité dans le digital car l’infrastructure est très sophistiquée et le permet. Il y a un énorme travail à faire sur la législation” souligne-t-il.
Dans le même sens, Abdellatif Ben Hedaya, directeur de Tounesna, précise que 80% des activités digitales en Tunisie se trouvent sur la côte, sur ces 80%, 60% se focalisent sur Tunis, Nabeul, Sousse, Sfax.