Retour sur la réunion du Conseil Supérieur des Exportations
Lors de la réunion, tenue sous le haut patronage du Chef du gouvernement, Youssef Chahed, entre le Conseil Supérieur des Exportations, 13 ministres et des représentants d’organisations nationales (UTICA, UGTT, UTAP), 20 mesures ont été annoncées en vue de stimuler les exportations.
“Les exportations représentent un tiers du PIB. Et c’est là-dessus qu’on doit miser ! L’exportation est désormais notre destin”, a annoncé le Chef du gouvernement lors de son mot inaugural.
Les nouvelles mesures concertées tournent autour de plusieurs axes : simplification de la procédure d’obtention des financements, suivi de l’assurance à l’exportation ; expansion de la représentation commerciale à l’étranger ; développement de la logistique et de la navigation et intensification de la coordination des événements axés sur l’exportation.
Financement
Pour assurer de meilleurs financements aux exportateurs, il a été décidé de revoir à la hausse le budget du Fonds des exportations qui sera doté de 40 millions de dinars en 2018, 80 millions en 2019 pour atteindre enfin les 100 millions à l’horizon de 2020.
Et pour encourager les exportations vers les marchés africains, les exportateurs bénéficieront d’une couverture des frais à hauteur de 70% pour l’exploration des marchés étrangers, 60% pour le transport aérien et 50% pour le transport maritime. Dans ce même contexte, les entreprises qui exportent pour la première fois vont bénéficier d’une subvention. L’État prendra également en charge 50% des primes d’assurance à l’exportation, et ce, à travers le Fonds de garantie des risques à l’exportation.
En outre, seront établis des programmes de soutien en faveur des principaux systèmes d’exportation, dans le cadre de programmes contractuels avec des structures professionnelles. Ces mesures concernent, notamment, les secteurs des TIC, des industries mécaniques et électriques, de l’industrie pharmaceutique, du textile, cuir et chaussures, et de l’agribusiness.
Logistique et représentation
Sur le plan de la logistique, facteur clé du développement des exportations, le gouvernement entend démarrer prochainement le projet de port en eaux profondes d’Enfidha. Egalement programmé, l’achèvement des quais 8 et 9 du port de Radès. S’ajoutent à cela, le soutien de la ligne maritime directe entre la Tunisie et la Russie et l’établissement d’une route maritime directe vers les marchés de l’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Côte d’Ivoire et Bénin). Côté transport aérien, la modernisation de l’aéroport de Tunis-Carthage est également au programme.
Il a été également décidé d’étendre le réseau des représentations commerciales en Afrique subsaharienne (notamment au Kenya et au Nigeria) ainsi que la réouverture du bureau des affaires commerciales en Libye. Côté européen, une représentation commerciale sur le marché polonais est prévue.
Simplification des mesures
Sans surprise, l’allègement des procédures et l’accompagnement étaient également au menu des travaux. Afin d’y arriver, une batterie de mesures a été décidée. Il s’agit d’abord de digitaliser les formalités d’exportation et d’approvisionnement. Un manuel de procédures des exportations pour l’enregistrement portuaire dans toutes les administrations concernées sera également mis à disposition à travers un portail web.
La restructuration de SOS Export, et la mise en place d’une ligne verte pour les exportateurs, était également à l’ordre du jour. Il s’agit, rappelons-le, d’une structure dont la mission est d’assurer la fluidité des opérations d’exportation à tous les stades du processus de dédouanement.
En outre, la réunion a mis en avant le travail obligatoire 7 jours sur 7 au sein de toutes les institutions et les structures d’exportation.
Autre bonne nouvelle : seront exemptés les conteneurs destinés à l’exportation de toutes les dépenses portuaires pour la période de séjour dans le port après 48 heures pour les marchandises périssables et 72 heures pour le reste des marchandises.
Cependant, et pour ne pas faire les choses à moitié, les parties prenantes accorderont une grande importance au suivi. C’est pourquoi, il a été planifié de contrôler et de suivre les procédures du commerce extérieur et douanières via la relance d’un outil de soutien au commerce extérieur.
Promouvoir le “Made in Tunisia”
Pour la promotion et la valorisation des produits Made in Tunisia, un programme de communication sera mis en place. Ainsi, sont prévues une Journée nationale de l’exportation et une foire internationale des industries alimentaires.
La création d’une plateforme électronique pour promouvoir les produits locaux apportant plus de visibilité a été aussi annoncée.
Le Prix de la meilleure institution exportatrice sera également de retour.