Le travail des enfants constitue une violation des droits fondamentaux de l’homme freinant leur développement et entraînant des lésions physiques ou psychologiques à vie.
Malheureusement, le travail des enfants en Tunisie est devenu plus fréquent, une réalité dure à vivre et un sujet tabou pour lequel certains préfèrent ne pas lever le voile dessus.
Les tentations de lutte contre le travail des enfants ne datent pas d’aujourd’hui en Tunisie. Les conventions internationales (Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant en 1992, la Convention de l’OIT n°138 sur l’âge minimum d’accès à l’emploi en 1995, ainsi que la Convention de l’OIT n°182 sur les pires formes de travail des enfants) ont été ratifiées par la Tunisie. Fait paradoxal : le taux d’emploi des enfants âgés entre 5 et 17 ans a atteint, selon le dernier rapport recensé par l’Institut National des Statistiques 9.5%.
Selon le rapport rendu public le 22 décembre 2017, 179.900 enfants âgés de 5 et 17 ans sont victimes de ce phénomène social dont 113.400 garçons et 66.100 filles, soit une proportion de 9,7% par rapport aux garçons âgés de 5 à 17 ans et 6,0% par rapport aux filles âgés de 5 à 17 ans démontrant un écart de 3,7 points. 15,7% de la population âgée entre 5 à 17 ans et résidant en milieu non communal, pour lesquelles l’activité est à prédominance agricole, sont employés. Tandis que dans le milieu communal, le taux est de 3,8%.
Pour mettre terme au travail des enfants, la Tunisie, outre le cadre législatif et institutionnel dont elle dispose, met au menu de ses priorités une panoplie de mesures. En effet, il y a toute une stratégie qui est en cours d’élaboration par le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, en collaboration avec le ministère de l’Education, les ONG et bien d’autres. L’objectif étant de sensibiliser et d’inciter les enfants ayant abandonné l’école à y retourner. Pour ce faire, le ministère de la Femme, de la famille et de l’Enfance met l’accent sur le transport qui représente l’un des handicaps, et qui devrait être assuré. L’amélioration des cantines scolaires est également au programme.
Toujours dans ce même contexte, l’enquête Nationale sur le Travail des enfants a énuméré les différentes formes de travail des enfants âgés de 5 à 17 ans. Les résultats ont fait ressortir que les enfants sont majoritairement impliqués dans les activités agricoles atteignant un taux de 48,8 % et dans le commerce à un taux de 20.2%. 10.9% des enfants sont en activité dans le secteur d’industrie manufacturière. Ils sont utilisés par ailleurs en tant qu’ aides familiales non rémunérées.