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Selma Feriani : de la promotion des artistes

28 janvier 2019
Dans Magazine, Managers

L’art est son terrain de jeu. Son rempart. Selma Feriani vient d’achever une participation remarquée à la Foire Internationale d’Art Contemporain de Paris. Sa galerie est à la lisière du réel.


Selma Feriani est une femme heureuse. A la dernière FIAC de Paris, laboratoire à ciel ouvert de l’art contemporain, elle a fait jaillir ses particules élémentaires. Les aimants artistiques qu’elle sait attirer et dont elle accélère la mue ont essaimé dans les allées de ce grand marché de l’art. En galeriste insatiable, elle espérait, sans doute, être aux confins d’un âge d’or de l’art contemporain en Tunisie. Elle peut, déjà, dire qu’elle fût la première tunisienne à éprouver le frisson du passage d’une épreuve aussi ardue.

La pente de la sélection est glissante, les prétendants nombreux et assidus, les appétits voraces, les critiques intraitables. La FIAC, c’est un peu la plaque tournante de l’art contemporain. La discipline n’a jamais été aussi à la mode. Elle a pris d’assaut les villes. Elle s’exhibe dans les monuments les plus prestigieux. Selma en connaît tous les ressorts. La rencontre d’un artiste lui donne le vertige. D’aucuns auraient beau jeu de pavoiser, Selma, elle, se réjouit fortement « d’avoir placé Ismaïl Bahri au Centre Pompidou et déniché pour Massinissa Selmani une date au Palais de Tokyo».

Nidhal Chamekh, le tunisien et l’algérien, Massinissa Selmani sont les hérauts de l’univers Selma Feriani. Tous suivent le même itinéraire. Bien sûr que leur fringante jeunesse retient l’attention, mais on y décèle en chacun d’eux l’irrépressible désir de se coller à l’époque, de se confronter avec le réel. Un art « conceptuel » qui s’empare d’une situation, interroge une réalité, distille quelques fragments du monde comme pour mieux en arrêter la débandade. Par des allers retours incessants entre passé et présent, Nidhal Chamekh brocarde puis absout. Il érige des frontières qui se disloquent.

Ismaïl Bahri met, par la transmutation, l’inéluctable passage du temps en mouvement. Massinissa Selmani, l’effronté, heurte et provoque par un coup de crayon subversif. A croire que cette forme là est profondément ancrée en elle, une sorte d’instinct irréductible qui l’unit à ses artistes. « C’est presque inné », Selma comprend précisément ce qui les anime, une intuition qui fait qu’elle sait où il faut aller. Sa pensée est toujours un peu en avant. Elle voit plus loin que l’œil toujours figé dans son espace. « Quand je me plonge un peu dans le passé, je sens une liaison, un fil rouge qui traverse tous mes choix. Le fil conducteur qui relie tout le monde.» Entendez par là un Ismaïl Bahri faisant fureur au Jeu de Paume ou un Nidhal Chamekh “encageant” le portique de Bab Bhar lors de la dernière édition de Dream City, biennale pluridisciplinaire d’art contemporain de Tunis.

Un peu avant que le cours des choses ne bascule, il y eût pour ces artistes le temps des appréhensions. Coincés entre le présent et l’avenir, ils avaient peur du vide qui succède leur sortie de l’école des Beaux Arts et précède leur percée. Avertie, Selma Feriani a le don de poser un regard acéré sur les meilleures créations, les plus vives et les plus singulières. A ceux là, elle réserve ses bons auspices et souhaiterait que tous aient des structures adaptées pour assouvir leurs désirs. Qu’ils aient le temps d’apprendre, de connaitre, d’expérimenter.

« A leur sortie des Beaux Arts, les jeunes créateurs sont paumés. Ils ne savent pas où aller, comment monter un atelier pour commencer leur travail. Il y a peu d’encadrement, peu de galeries pour des expositions.» La galerie éponyme qu’elle a installée à Sidi Bou Saïd s’occupe de 14 artistes. Un jour est venu le temps de la rencontre. Et depuis, elle les rassure. A chaque fois qu’ils frôlent la chute, elle leur redit qu’il se présentera bien un moment, une occasion pour faire valoir la promesse d’une exposition, temps suprême où l’on sent monter la fébrilité d’un être qui vient de décrocher le sésame.

Elle avait vingt ans et des poussières quand son moment à elle s’est présenté. Elle se surprit à voir les galeries de Londres guetter ses expositions. Se mettre au diapason et à l’heure du Moyen-Orient. Après avoir suivi une formation en Histoire de l’art, Selma Feriani s’est mis en tête de devenir la promotrice zélée des artistes originaires du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

Elle a été celle qui a permis à d’illustres inconnus de se frayer un chemin jusqu’aux musées. Elle les a intronisés auprès des fondations, de la presse et de tous ceux qui sont indispensables à l’ascension d’un artiste. Les ayant croisé en pleine gestation et maturation, elle a dû jouer des coudes pour leur faire une place. Il lui arrivait de ne pas se sentir tout à fait à sa place. Un sentiment diffus d’inquiétude la reprenait. « Pénétrer le marché de l’art à Londres, s’y faire un nom, c’était hyper difficile. C’est un milieu fermé. A Londres, on recevait l’art en héritage.»

C’est au bout de la troisième année que les choses se décantent. La foire de Dubaï a servi de catalyseur, sinon de porte-drapeau à ces artistes venus de la région MENA, se souvient, allègrement, Selma Feriani. « Les londoniens commençaient à ce moment là à diriger leurs radars vers les artistes du Moyen-Orient et ont crée un comité de sélection et d’achat d’œuvres venus de ces contrées.»

A la faveur de la révolte qui pourfend alors l’ordre établi et fait naître l’espoir d’une démocratie, les collectionneurs cherchent à disséquer la transformation en cours par le biais de l’art. Un séisme d’une telle ampleur a fait de sorte qu’on estime et saisisse l’importance d’une histoire en marche.

C’est un peu aux artistes qu’elle pensait au moment de la douce rébellion qu’elle initiait contre la passion passive des finances. Une torpeur l’envahissait.

« Je m’y plaisais dans les finances, mais je cherchais de nouveau à m’imprégner de cette espèce de vision que seuls les artistes possèdent. Ils voient des choses qu’on ne voit pas.» Elle a patienté, se voyait passer. Elle a attendu le retour dans sa première patrie. « Le véritable lieu de naissance où elle a porté pour la première fois un coup d’œil d’intelligent sur elle-même.» Elle a grandi dans les galeries d’art. La rencontre des artistes lui a été fastueuse. La lumière bleue qui baigne la pièce d’où l’on voit surgir des ombres blanches n’est autre que celle du « Violon Bleu », galerie fondée par sa mère quelques années plus tôt. Quelques années plus tard, en 2013, n’ayant rien perdu de sa fine subtilité, elle lui donne la réplique à quelques encablures.

La colline s’accorde à merveille avec le talent. Sa lumière éblouit tous les passeurs. Quand Selma Feriani y jette son dévolu, elle sent l’engouement, la frénésie s’emparer de la ville. Les manifestations culturelles pullulent. La joie monte. L’art devient visible. Les artistes donnent de la voix. La dénicheuse émet une seule condition à son bonheur artistique : « Qu’on me touche », proclame-elle. Le feu de la création et le détachement de toute ambition excessive l’élèvent au dessus de toute conjecture. La confiance préside à tout échange. Elle sait combien elle leur doit aux artistes, l’exaltation qu’elle sent jusqu’au cœur. Ce qu’elle leur donne est à la mesure des bonnes joies qu’elle reçoit de chacun.

Elle fonce. L’increvable initiatrice des artistes a son nom sculpté à l’entrée des marches qui longent la place Dar Saïd. Il va sans dire que Selma Feriani a fait de la promotion des jeunes artistes son mantra, mais il ne faut pas croire que l’art est seulement ces heures propices où le temps suspend son vol. L’art n’est pas ce moment troublant, confus pour les uns, galvanisant pour les autres où l’on se fige devant une œuvre, échange quelques mots avec la galeriste et conclut une vente.

Pour cet aboutissement en aval, il y a toute une armée qui se déploie en amont. Selma le dit d’autant plus facilement qu’elle en a pénétré tous les pôles d’attraction ; L’art est un « business ». Juteux, certes. Reposant, toutefois, sur la réputation. « J’ai vu des artistes exploser pour des coûts trop spéculatifs.» Ne jamais badiner avec ça, une galerie, c’est une image de marque à entretenir. « Les prix auxquels on négocie une œuvre sont inchangés… C’est un lien de confiance qui se tisse entre artistes, galeristes et collectionneurs. De prime, le marché de l’art est identifié, petit. » Rien ne se discute en catimini à part les interminables heures de discussion où vous êtes tenus de convaincre un mécène ou un collectionneur pour le soutien ou l’acquisition d’une œuvre. Heureusement que Selma ne les « compte pas les heures. »

C’est son arme secrète. Elle monte une exposition avec sa maman pour ce printemps, œuvre à instaurer un grand working shop pour les artistes, prépare la révélation fulgurante d’une ou deux étoiles. Elle entreprend dans l’art, s’évertue à accompagner les néophytes, y met du sien pour faire connaître ses rouages. Selma Feriani y a mis le temps nécessaire.

Tags: ArtCulture
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