Le management collaboratif ?
“Ce n’est pas fait pour les Tunisiens !”, crieraient certains. “Ni les dirigeants ne sont prêts à déléguer leurs pouvoirs, ni les employés ne sont en mesure d’assumer les responsabilités qui en découlent”, argumenteraient-ils.
Bonne nouvelle : de plus en plus d’entreprises tunisiennes sont en train d’adopter le modèle et avec succès ! Il s’agit aussi bien de startups que de PME voire même, tenez-vous bien, de géants du secteur public ! C’est du moins le cas de la STB dont le directeur général, Samir Saied, était présent à l’HR Expo pour étaler son expérience.
Obligation volontaire
Dans Star Maker, roman de science fiction par Olaf Stapledon, toutes les espèces intelligentes de notre galaxie ont unifié leur cerveau, par le biais d’une interconnection télépathique, pour créer l’ultime Cerveau Galactique. Une société utopique a donc pu voir le jour.
Un système pareil reste inatteignable aujourd’hui, même à l’échelle de notre Point bleu pâle. Au niveau de l’entreprise, en revanche, l’intelligence collective est d’actualité. Elle est rendue possible grâce au travail collaboratif. Et c’est ainsi que la banque a pu valoriser le savoir-faire de 60 ans d’existence.
“Le travail collaboratif est un train qui a démarré petit à petit au sein de la STB, permettant d’échanger et de partager les compétences et ce, dans le but de mieux réussir notre projet commun”, se confie le numéro un de la banque. Et d’ajouter : “J’insiste sur ‘projet commun’, sa construction devrait en effet se faire en collaboratif. C’est une approche participative qui contribue au développement de l’intelligence collective, la force de demain”.
Un groupe collaboratif peut capitaliser sur les points forts de chacun de ces éléments tout en gérant, voire même éliminant, leurs points faibles. Ainsi, il serait possible d’atteindre des résultats collectifs nettement supérieurs à ceux individuels.
Contrairement à la matière, détruite lorsqu’elle est consommée, l’information s’enrichit, par l’intelligence collective humaine, lorsqu’elle est partagée. Tout cela permet de construire une learning organisation ô combien utile dans l’économie de savoir de notre ère, où la diffusion de l’information a atteint des niveaux inédits grâce à internet et aux réseaux sociaux.
“Le seul avantage concurrentiel de la compagnie de demain réside dans la capacité de ses gestionnaires d’apprendre plus rapidement que les concurrents.” — Peter Senge et Arie de Geus.
L’approche participative de la STB
L’approche STB-ienne de l’organisation participative revient à répondre à 3 questions : pourquoi, quoi et comment.
Pourquoi ? Parce que la banque a participé, dès sa création en 1957, au fondement de l’économie tunisienne. C’est une raison bien motivante pour les collaborateurs de la banque, surtout dans les circonstances actuelles.
Quoi ? C’est ici que le modèle collaboratif a commencé : il a été décidé que la stratégie institutionnelle se trace en mode participatif. Cette approche permet, non seulement de concocter la stratégie optimale, mais aussi de la valider et de la tester. Une élaboration participative de la vision de la banque et de sa stratégie est, d’après Saied, une excellente préparation à l’implémentation. Le responsable rappelle qu’il faut toujours vérifier les hypothèses de base afin de les adapter s’ils changent en cours de route.
Comment ? Par la communication entre ces lots qui étaient auparavant isolés et ne travaillent pas ensemble. L’implémentation moderne impose une communication et une collaboration en continu et à tous les niveaux.
Le collaboratif n’est pas réservé aux startups ou aux holocraties les plus horizontales. Car, comme l’a prouvé la STB, même les structures “classiques” peuvent en profiter pour améliorer leur efficacité opérationnelle. Le dernier mot reste au leadership qui peut, volonté à l’appui, implémenter une politique participative réussie.