Jalila Mezni, CEO de Lilas
Ce n’est pas par hasard si elle figure en bonne place dans le palmarès 2015 de Forbes des femmes les plus influentes dans le monde arabe. Jalila Mezni, c’est d’elle qu’il s’agit, est connue dans le monde patronal par son professionnalisme, son sens de l’anticipation et sa profondeur de vue.
Elle a réussi, en partant de rien, à la tête de Société d’Articles Hygiéniques — plus connue sous la marque Lilas — à se forger une place de leader dans la production et la commercialisation des produits hygiéniques. Pari d’autant plus difficile que la place était déjà prise et semblait acquise pour toujours.
Portée par sa dynamique de développement, Lilas a vite fait d’enjamber nos frontières pour s’implanter en force au Maghreb avant de partir à la conquête du continent africain.
Retour en terre natale, Lilas est aujourd’hui implantée dans des zones de développement régional : le groupe se compose de quatre sites de production situés à Majaz El Bab, Béjà et deux sites à Hammam Zériba, Zaghouan.
Sur son expérience, ses débuts et ses ambitions, Jalila Mezni s’est confiée au Manager. Interview.
Pouvez-vous nous décrire votre sentiment lorsque vous êtes montée sur le podium pour recevoir le trophée Platinum de la Coopération Sud-Sud ?
J’ai été très honorée de recevoir ce trophée qui vient couronner 25 ans d’activité et de travail de longue haleine.
Ma joie était d’autant plus grande, vu la qualité des participants à ce trophée. SAH a devancé toutes ces sociétés très importantes et a obtenu le trophée Platinum de la coopération Sud-Sud. Ce trophée est à la fois un honneur et une responsabilité qui ne peut que nous inciter à nous développer davantage.
A cet effet, je remercie toutes les personnes ayant contribué de près ou de loin à la réalisation de cet exploit, notamment nos partenaires et tout le personnel du groupe.
Parlons un peu de la création du groupe. Comment avez-vous commencé ?
Lilas a été créée en 1994 à partir d’une initiative commune de Mounir El Jaiez et moi-même. J’ai quitté la Banque Nationale Agricole, où je m’occupais du contrôle de gestion, pour lancer ce projet de production et de distribution de serviettes féminines.
Nous avions obtenu le financement nécessaire pour mettre en place une machine de production de serviettes.
Dès le départ, nous avions opté pour la décentralisation qui était à l’époque encouragée — et nous avions pu de ce fait bénéficier des avantages accordés à cet effet. Le coût de l’investissement était de l’ordre d’un million de dinars.