Leurs spécificités, leurs attentes, et leurs motivations
Ils sont réputés individualistes, impatients, peu loyaux et assumant un rapport déconcertant avec la hiérarchie et l’autorité. Ces jeunes de la génération Y (nés entre 1980 et 1995), bientôt suivis par la Z (nés après 1995) adoptent une posture singulière et affirmée bousculant de nombreux codes professionnels bien établis. C’est dire à quel point des recruteurs et des responsables peu compréhensifs peuvent se trouver démunis et déconcertés.
Une étude effectuée par la consultante et universitaire Myriam Karoui, avec l’équipe de la Junior Enterprise-ISCAE, visait à explorer l’attitude et à décoder les spécificités de ces “digital natives” tunisiens bercés aux nouvelles technologies, diplômés et envahissant le marché du travail.
En Tunisie, le marché de l’emploi compte chaque année 60 000 nouveaux diplômés, les jeunes de moins de 35 ans ont une présence plus importante chaque année au sein des entreprises et certains commencent même à occuper des postes de responsabilité.
Ces jeunes actifs ou à la recherche active d’emploi sont une source intarissable de nouvelles aspirations et revendications, totalement en rupture avec celles de leurs aînés.
Ainsi, nous assistons à l’émergence d’une nouvelle culture, la génération Y qui vient modifier le rapport avec le monde de l’entreprise. Pour les managers et les responsables RH, c’est tout un défi de comprendre et de déceler ce nouveau mode de fonctionnement et aussi de répondre aux attentes de cette génération.
Cette nouvelle culture est un fait accompli et ne peut donc être occultée car elle sera désormais la norme au sein des entreprises et constitue les prémices de nouvelles pratiques managériales.
Ces jeunes adeptes de cette nouvelle culture sont décrits comme étant assez nomades, du moins durant les premières années de leur carrière, très proches de leurs centres d’intérêt et rêvant d’entrepreneuriat.
Ces « enfants-roi » qui « osent » revendiquer le plaisir et le bien-être au travail et qui présentent une promptitude déconcertante à pratiquer le « blurring » (entremêler tâches professionnelles et tâches personnelles)
entretiennent des rapports profondément changés vis-à-vis du monde
du travail et de l’entreprise. Cette somme d’individualités affirmées,
impatientes et ambitieuses aborde le monde de l’entreprise dans un
rapport contractualisé et avec une vision court-termiste : soit ils sont satisfaits soit ils iront voir ailleurs.
C’est en tout cas quelques unes des conclusions de l’enquête qui a été menée entre mai et juin 2016 — auprès de presque 1000 jeunes Tunisiens — et qui a été confortée par des témoignages de DRH. Les répondants sont nés entre 1980 et 1995, avec une prédominance (55%) entre les années 90 et 94 et 61% d’entre eux sont de sexe masculin. Ils sont répartis entre 72% d’étudiants disposant en moyenne de deux expériences de stage en entreprise et 28% de jeunes actifs.
Vous pouvez lire la suite de cette étude dans le numéro du mois de septembre (n° 222) du magazine Le Manager.