Par Riadh Marrakchi*
En l’an 2032, notre connectivité aura subi une transformation fondamentale : “La connectivité des objets” atteindra une échelle qui va au-delà de notre imagination réelle d’aujourd’hui.
On peut sûrement observer l’avenir avec beaucoup d’optimisme vu que notre bien-être tend à s’améliorer. Néanmoins, une touche de scepticisme devrait nous accompagner tout au long de cette aventure. La raison est simple : les besoins sophistiqués nécessitent des systèmes et des plates-formes complexes, et qui devraient répondre eux-mêmes à deux exigences majeures: la disponibilité et la sécurité.
Pas de soucis jusqu’ici, étant donné que ces deux éléments ont été au centre d’intérêt dans l’industrie des TIC et continueront a constituer des aspects fondamentaux.
Ce qui changera radicalement à l’horizon de 2032 est l’impact causé par les défaillances de la disponibilité et de la sécurité puisque la connectivité prendra de plus en plus le contrôle de notre vie quotidienne et aboutira sûrement à une augmentation des voitures connectées sur nos routes.
Le développement des voitures connectées avec une solution TIC approuvée est un projet complexe dans lequel les différentes compétences des domaines du TIC et de l’industrie automobile doivent être regroupées et qu’il devra également être tenu compte d’un grand nombre de parties prenantes. Les tendances des TIC comme le Big Data, 5G, l’automatisation vont jouer un rôle assez important qui nécessite un esprit de partenariat entre les parties prenantes.
Aujourd’hui nous conduisons la voiture. Demain, la voiture nous conduira.
Alors que nous sommes en train d’interagir aujourd’hui avec nos voitures sur la base d’une relation à sens unique: les humains donnent des ordres et les voitures exécutent, avec peu ou prou d’intelligence. La relation future sera beaucoup plus interactive, nos décisions et nos ordres seront basés sur (même influencés par) des observations et des données analysées par la voiture elle-même. En effet, les futures voitures communiqueront entre elles, les passagers pourront utiliser leur appareil mobile pour se connecter avec la voiture et une connexion continue sera établie entre des voitures et d’autres systèmes, tels que les systèmes de gestion du trafic.
Compte tenu de la multitude de dimensions de connectivité et la quantité de données recueillies, des observations et des recommandations, ainsi que les possibilités en général, ne seront pas seulement liées à des programmes de divertissement intégré dans la voiture, mais aussi à la valeur de base d’une voiture, qui consiste habituellement à rendre un service de transport et de mobilité.
Le fardeau de la conduite sera déplacé du conducteur vers la voiture, y compris les gestes adoptés et leurs conséquences. Quant au conducteur, il se concentrera plutôt sur le divertissement et la relaxation, ainsi que d’autres éventuelles tâches qui autrement ne pourraient être accomplies s’il était en position de conducteur.
Cette vision peut sembler tout à fait «futuriste», mais aucun inconvénient, la tendance de ce voyage à l’horizon 2032 sera sans aucun doute le rôle de conseil que la voiture jouera. Toutefois, le conducteur restera pour longtemps le maître à bord. C’est lui qui prendra les décisions. Par exemple, les systèmes de la voiture pourront recueillir et traiter les données entrantes en temps réel et sur la base des résultats obtenus, ils pourront juste fournir de nouvelles alternatives aux conducteurs.
De quoi s’agit-il ? Conduite ou divertissement?
Les tendances mentionnées légitiment la question : quelle sera la valeur de base d’une voiture dans le futur ? Il va sans dire que la voiture continuera à être un moyen de locomotion, mais il y a de bonnes raisons de soulever de sérieux doutes quant au sujet de cette «mission» à l’avenir.
En effet, nous pensons que la facilitation de la mobilité devrait rester la caractéristique de base pour toute voiture et elle sera perçue auprès des conducteurs comme un élément acquis avec éventuellement, l’ajout de certains aspects de différenciation tels que la qualité et la rapidité du traitement des données et du déploiement des informations qui permettront de rendre cette mobilité plus confortable, rapide et efficace. Cependant, les principaux aspects de différenciation seront le divertissement, les émotions et la relaxation dans la voiture. Ainsi, « l’expérience conducteur » ne sera plus une simple fonction de conduite, mais il s’agira plutôt de l’adoption de nouvelles fonctions pour son divertissement ou de l’usage de toute autre fonction supplémentaire, tandis que sa voiture est en mode de pilotage automatique!
En observant le marché de la production automobile, on constate que beaucoup d’acteurs ont reconnu la valeur réelle de la voiture du futur, alors que d’autres maintiennent toujours la valeur traditionnelle, à savoir un « simple »moyen de transport.
Comme nous enseigne la théorie de l’évolution, ceux qui ne sont pas en mesure d’initier ou de s’adapter aux changements, disparaîtront tout bonnement. Nous appelons cela “ la consolidation du marché”!
(*): Riadh Marrakchi : associé chez Detecon Consulting, société de conseil allemande appartenant au groupe Deutsche Telecom et spécialisée en conseil intégré de Management et de Technologie. Son expérience personnelle dans la consultation en TIC s’étale sur plus de 12 ans, avec plus de 40 missions en Europe, Asie et en Afrique.